Joseph Paul Meslé
Joseph-Paul Meslé ( 1855 - 1927 ) était breton, il naquit à Saint-Servan près de Saint-Malo. Sans doute s’est-on aperçu très tôt de ses dons pour le dessin. On peut penser qu’il s’échappa assez vite, et sans trop de difficultés, de sa province pour monter à Paris, et y faire des études d’art. C’était un enthousiaste et un indépendant. Elève à l’école des Beaux Arts, dans l’atelier de Léon Bonnat, peintre classique qui eut son heure de célébrité pour ses imposants portraits, Joseph-Paul Meslé exposait déjà au Salon des Artistes Français en 1879. Il avait alors 24 ans. Une lettre du 26 octobre 1891 à un ami peintre rémois est précieuse. Elle est écrite de Saint-Servan où âgé de 36 ans et marié, il reste toujours fidèle à ses attaches familiales. Sa mère est encore vivante. Il parle de ses travaux de peinture, de portraits, pour la prochaine exposition à Paris. Après un séjour de dix années à Reims, il cherche un gîte dans la vallée de la Marne : « J’ai idée, écrit-il, que j’irai fixer mes pénates du côté de Château-Thierry…Je crois qu’on peut y faire des études sérieuses ». Après une première étape à Jaulgonne non loin du peintre Léon Lhermitte qu’il a connu, il achète en 1896, à Chamigny, une petite maison rustique où il a la possibilité de construire son atelier de peintre. Cette installation sera définitive. Sur le plan de l’art, il s’évade de la Société des Artistes Français.. Après l’exposition universelle de 1889, il fait partie des dissidents qui, en réaction contre les routines traditionnelles, ont crée en 1890 « La Société Nationale des Beaux Arts » Membre associé de cette Société en 1892, il devient sociétaire en 1894 et y exposera longtemps. Etape intermédiaire pour Joseph-Paul Meslé, ce séjour de dix années entre 1880 et 1891 à Reims, où il s’impose comme artiste dans la société bourgeoise de cette ville, par de nombreux portraits, « vigoureux, pleins de pénétration et d’autorité » (certains sont dans les collections du Musée de Reims) Il noue de solides amitiés qui dureront toute sa vie. Un jeune lycéen de 17 ans, en 1882, se laisse séduire par « ce grand et charmant garçon, ce peintre venu de Paris dont, écrira-t-il plus tard, tout autour de moi célébrait les dons… ». Pol NEVEUX, membre de l’Académie Goncourt, dans une brochure d’où vient cette citation, lors de l’exposition rétrospective de Joseph-Paul Meslé en 1929 aux Galeries Georges PETIT à Paris, évoque ses souvenirs de jeunesse et la personnalité de l’artiste. A Reims d’abord « …on le recherchait pour son talent, on l’aimait pour la sécurité de son cœur limpide, pour son ingénuité primesautière, pour ses mélancolies nonchalantes qu’il savait nuancer selon les milieux ». « Un village de la France classique révéla ce breton à lui-même. Entre La Ferté-sous-Jouarre et SainteAulde, au flanc du doux coteau escortant une boucle de la Marne, parmi les cultures et les vergers, qui s’étagent en damiers, Chamigny égrène, le long des chemins infléchis ses maisonnettes toutes bordées d’escaliers, toutes fleuries d’asters et de dahlias… C’est au lendemain de son mariage en 1890 avec Melle BREMONTIER, qui fut l’admirable compagne de sa vie, que Paul Meslé découvrit Chamigny. Emouvante rencontre d’un pays délicieux et d’un grand artiste….Sauf pour se rendre à Reims qu’il garde comme capitale (bien que Paris soit à quinze lieues) sauf pour de pieux pèlerinages aux grèves natales, il ne s’éloignera plus. Son royaume ne dépassera pas les limites du terroir où il a trouvé tous les éléments de la poétique à laquelle aspirait son âme tendre, honnête et discrète... ». En 1904 il est élu au conseil municipal de la commune de Chamigny. 1896 -1927 Trente-et-une années durant lesquelles, progressivement mieux connu comme paysagiste, il ne cesse d’exposer aux Galeries Georges PETIT à Paris. Apprécié par de nombreux amateurs américains. Il fit d’ailleurs avec succès des expositions aux Etats-Unis. Et, c’est ainsi que les horizons de la Marne , les petite maisons de Chamigny, son clocher, qu’il a étudié « avec attention et une tendresse ravies »selon les expressions de Pol NEVEUX, ornent certains appartements d’Outre-Atlantique. Comme pour beaucoup, la guerre de 1914 - l’invasion - le chassa quelques temps de chez lui. Celle de 1940 n’épargna pas ce qui restait de ses œuvres. Elles furent en partie perdues dans un bombardement aux environs de Rennes. Cependant, une dernière exposition à Paris en 1960 a permis « de raccrocher à de bons murs une quarantaine d’études et de toiles… » écrivait récemment une ancienne élève de J.P. Meslé. Terminons par cet hommage qui prend sa valeur , et par l’écrivain si délicat, bien connu des Rémois, Pol NEVEUX et par l’artiste auquel il s’adresse : « Notre fraternel, notre tendre Paul Meslé…. Peintre de la maison marnaise et briarde. C’est par ce titre que son nom est assuré de vivre. Il n’en a jamais ambitionné de plus noble ». De nombreux habitants de Chamigny l’ont vu au détour des chemins penché sur son chevalet, vivant son rêve d’artiste. En reste-t-il aujourd’hui encore quelques-uns qui l’ont connu dans leur jeunesse ? Il est juste d’évoquer l’homme et son œuvre, et de rappeler en tête de ce programme la silhouette du peintre, dont le profil si expressif est gravé sur la stèle érigée par ses amis, au pied de ce clocher de Chamigny qu’il a su si bien observer à toute heure, en toutes saisons, en vrai paysagiste. A Chamigny il fait connaissance de Fernand Sabatté, grand prix de Rome qui vient aussi séjourner à Chamigny. Il cotoie Alexandre Bouché et Jean-Julien Massé de Luzancy. Meslé vend ses tableaux, des paysages du village, à des musées comme celui de Montpellier ou le musée des beaux-arts de Reims. Il eut un temps, comme élève André Planson, peintre fertois. En 1925 des américains. lui achètent tout son stock de toiles Le 20 juin 1927 il décède à la terrasse du restaurant « Le Bec Fin » à La Ferté-sous-Jouarre à l’âge de 62 ans. Joseph-Paul Meslé repose au cimetière de La Ferté-sous-Jouarre, où il été rejoint par sa compagne en 1950. La stèle a été inaugurée le 25 Juin 1939 par Monsieur Charles CHALAMON, Vice-Président du Conseil Général, Maire de Luzancy, Officier de la Légion d’Honneur. GROS merci à notre EXPERT no 1 - ALAIN C.
Joseph-Paul Meslé (1855 - 1927) was a Breton, he was born in Saint-Servan near Saint-Malo. No doubt it was very early to see his gifts for drawing. One might think that he escaped from his province fairly quickly, and without much difficulty, to go to Paris and study art. He was an enthusiast and an independent. A pupil at the School of Fine Arts, in the studio of Léon Bonnat, a classic painter who had his moment of celebrity for his imposing portraits, Joseph-Paul Meslé was already exhibiting at the Salon des Artistes Françaises in 1879. He was then 24 years old. A letter of October 26, 1891 to a painter friend of Reims is precious. It is written in Saint-Servan where aged 36 and married, it remains faithful to its family ties. His mother is still alive. He talks about his works of painting, portraits, for the next exhibition in Paris. After a stay of ten years in Reims, he sought a lodging in the valley of the Marne: "I have an idea," he writes, "that I will fix my penates on the side of Chateau-Thierry. serious studies ". After a first stage in Jaulgonne not far from the painter Léon Lhermitte whom he knew, he bought a small rustic house in 1896 in Chamigny, where he had the opportunity to build his painter's studio. This installation will be final. In terms of art, he escaped from the Society of French Artists. After the Universal Exhibition of 1889, he was one of the dissidents who, in reaction to the traditional routines, created in 1890 "La Société Nationale des Beaux Arts "Associate member of this Society in 1892, he became a member in 1894 and will exhibit there for a long time. An intermediate stage for Joseph-Paul Meslé, a ten-year stay between 1880 and 1891 in Reims, where he imposed himself as an artist in the bourgeois society of this city, by many portraits, "vigorous, full of penetration and authority (Some are in the collections of the Museum of Reims) He builds strong friendships that will last all his life. A young high school student of 17 years, in 1882, is seduced by "this great and charming boy, this painter came from Paris of which, he will write later, all around me celebrated gifts ...". Pol NEVEUX, member of the Académie Goncourt, in a brochure from which this quotation comes, during the retrospective exhibition of Joseph-Paul Meslé in 1929 at the Galeries Georges PETIT in Paris, evokes his youthful memories and the personality of 'artist. At Reims, at first "... he was sought after for his talent, he was loved for the security of his limpid heart, for his innocent ingenuity, for his nonchalant melancholy, which he knew how to qualify according to the milieu." "A village in classical France revealed this Breton to itself. Between La Ferté-sous-Jouarre and Sainte-Paul, on the side of the gentle hillside escorting a loop of the Marne, among the cultivated fields and orchards, which rise into checkerboards, Chamigny, along the paths, stairs, all flowered with asters and dahlias ... It was the day after his marriage in 1890 with Miss BREMONTIER, who was the admirable companion of her life, that Paul Meslé discovered Chamigny. An exciting encounter with a delightful country and a great artist .... Unless he went to Reims, which he kept as capital (although Paris was fifteen leagues away) except for pious pilgrimages to the native strikes, he would not more. His kingdom will not go beyond the limits of the soil where he has found all the elements of poetics to which his tender, honest and discreet soul aspired ... ". In 1904 he was elected to the municipal council of the commune of Chamigny. 1896 -1927 Thirty-one years during which, progressively better known as a landscape painter, he never ceases to exhibit at the Galleries Georges PETIT in Paris. Appreciated by many American amateurs. He also successfully exhibited in the United States. And it is thus that the horizons of the Marne, the little Chamigny houses, its bell tower, which he studied with "attention and delight," according to the expressions of Pol NEVEUX, adorn some apartments in the Overseas . As for many, the war of 1914 - the invasion - drove him away from home. That of 1940 did not spare what remained of his works. They were partly lost in a bombardment near Rennes. However, a last exhibition in Paris in 1960 allowed "to hang up to good walls about forty studies and paintings ..." wrote recently a former student of J.P. Meslé. Let us conclude with this homage which takes its value, and by the so delicate, well-known writer of the Rémois, Pol Neveux, and by the artist to whom he addresses himself: "Our brother, our tender Paul Meslé. Painter of the house marnaise and briarde. It is by this title that his name is assured of living. He has never aspired to any more noble. " Many inhabitants of Chamigny saw him at the turn of the roads leaning on his easel, living his dream.
A million thanks to our No 1 Expert. Alain C.
« Retour / Home